Qu’il ait planté son chevalet sur les hauteurs d’Alger la blanche, ou dans les rues de Paris, pour y saisir la lumière d’Île-de-France qu’il aimait tant, Harburger faisait siens les mots de Camille Corot, précieusement recopiés dans l’un de ses carnets de notes : « Sur la nature, cherchez d’abord la forme ; après, les valeurs ou rapports de tons, et l’exécution. Le tout soumis au sentiment que vous avez éprouvé. Ce que nous éprouvons est bien réel. Devant tel site, tel objet, nous sommes émus par une certaine grâce élégante. N’abandonnons jamais cela, et, cherchant la vérité et l’exactitude, n’oublions jamais de lui donner cette enveloppe qui nous a frappés. Soumettons-nous à l’impression première. Si nous avons été réellement touchés, la sincérité de notre émotion passera aux autres. »
(Ci-dessus) Hauts d’Alger Sud, Panorama de Saint-Raphaël
(El Biar), 1941,
huile sur toile, 46 x 55 cm. Paris, collection particulière.
Installé pendant la guerre à El-Biar, sur les hauteurs d’Alger, Harburger bénéficie d’"une vue panoramique magnifique qui variait sans cesse avec les éclairages" qu’il met à profit pour peindre de lumineux paysages.
« Ce sont là des visages plutôt que des paysages à cause de la tendresse et du regret qui fait de chaque vue de Paris un portrait. On songe alors à Utrillo, non que la technique ou la pensée de Harburger ressemblent à celles du maître, mais parce qu’un même amour de la ville et, au-delà, du spectacle du monde, anime ces deux peintres. Réaliste, Harburger entend, écoute, transmet le murmure secret de murs qui s’effritent, de rues qui se vident, de façades qui se dégradent. »
Nadia Blokh et Jean Blot dans L’Arche, 1970
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