Les Nus

 

Harburger a peint de nombreux nus et laissé de beaux dessins qui témoignent de la sûreté de son trait. Dans son Langage de la peinture, l’artiste a consacré un passage au traitement des bleutés de la carnation : « Les bleutés sont des préparations froides favorables à l’exécution des carnations, dont la technique est méconnue. Lorsqu’on doit faire un rendu de carnation, un nu ou un portrait, on les prévoit dans la préparation aux emplacements voulus; […] dans le nu : autour de la poitrine et d’une manière générale aux passages de la lumière. Les bleutés sont la couleur des veines que la peau laisse transparaître; pour leur exécution, là comme ailleurs, il n’y a qu’à procéder comme la nature, par superposition et transparence. Les bleutés une fois obtenus au stade de la préparation, on vient avec un ton local d’épiderme de carnation demi-transparent superposer plus ou moins les bleutés et les intégrer dans le ton local. Rien ne donne plus de satisfaction à l’œil que la réussite de cette technique qui réalise de la sorte la transparence et la finesse de la peau. »

Le Bain Maure, 1935,
huile sur toile, 150 x 200 cm. Localisation actuelle inconnue, tableau spolié pendant l’Occupation.

 

Ce tableau fait partie des œuvres réalisées par Harburger pour le Salon  de la Beauté situé dans la Rue Marchande de l’Exposition internationale de 1937

Sérénité, grand nu sur divan au drap blanc, 1941,
huile sur toile, 100 x 81 cm.
Collection particulière

Les Deux Baigneuses, 1950,
huile sur toile, 81 x 65 cm.  - Collection particulière

 

La thématique du Nu compte un nombre très important de feuilles de dessin d’Harburger, car l’artiste s’est exercé avec ferveur jusqu’à ses dernières années, à cette pratique classique de l’atelier, pour lui–même et dans le cadre de son enseignement. Cet engagement pour le dessin de nu sur le modèle vivant, s’explique par son statut revendiqué d’artiste figuratif, très attaché à la transposition la plus juste de la réalité et de la poésie du corps féminin, ses carnations, sa souplesse, ses rondeurs, ses articulations, ses postures. Selon l’inspiration, pour y parvenir, le choix est grand parmi les techniques diverses du dessin, du crayon ou craie noire au pastel, de la sanguine aux trois crayons comme pour les portraits, de l’encre plus rarement, traitée en hachures ou en trait continu.

La recherche du rendu du modelé en relief explique l’intérêt, assumé dans ses dernières années par l’artiste -qui pratiqua la sculpture à ses débuts- pour la réalisation de hauts reliefs en terre cuite teintée, de petits formats, et expérimentant une technique offrant davantage de délicatesse, mais très fragile, la cire de bougie. Josette Galiègue in Oeuvres graphiques, Le nu dans tous ses états, 2018

Buste de brune, 1972,
huile sur toile, 24 x 19 cm. Collection particulière

Marcelle accroupie, 1975,
 huile sur toile, 22 x 16 cm.
Collection particulière

Ludy assise, 1984,
27 x 22 cm, huile sur toile.
Collection particulière