Les compositions

civiques

 

Défendre l’homme par la peinture, telle est la motivation de la série de compositions civiques dans laquelle Harburger s’engage en 1949-1950. Réagissant contre la peinture faite "d’anarchie visuelle, de bariolage et de bâclage technique", l’artiste milite pour le langage naturaliste, qu’il met au service de l’homme.

Faites l’Europe ou Adjuration pour la paix, 1950,
Huile sur toile, 220 x 100 cm (3 panneaux).
Paris, coll. privée.

Ce grand triptyque, exposé au Salon des Surindépendants en 1950, met en scène un jeune homme en blouse de peintre suppliant les hommes de faire l’Europe – au nom des vieillards et des enfants.

 

Peinture Manifeste :
La Nature, langage universel au service de l’homme, 1949,
 huile sur toile, 200 x 146 cm. Paris, coll. privée.

 

En 1949, Harburger expose cette Peinture-Manifeste. ”Nous pensons qu’au départ l’attitude de l’artiste doit être humble et objective devant la Nature… C’est la Nature qui nous donne toutes les hiérarchies, par exemple la primauté de la lumière sur la couleur […] Notre peinture vise à être totale et équilibrée. […] Il est dans son essence de défendre l’Homme” in « Manifeste Réaliste-Humaniste » publié dans la Revue Esprit, mai 1950*.

 

Contre le préjugé raciste ou Toutes les larmes sont salées, 1952
Huile sur toile, 97 x 145 cm.
Paris, Palais de la porte Dorée,
musée national de l'histoire de l'immigration.

En 1952, alors que la guerre de Corée se poursuit, Harburger peint Toutes les larmes sont salées, un titre qu’il emprunte au romancier et poète Claude Aveline (1901-1992). Son accrochage au Salon est mouvementé : bien qu’accepté par le comité de sélection du Salon, le tableau est décroché le jour de l’inauguration; le propos ouvertement antiraciste risque de gêner les visiteurs officiels. Harburger s’indigne. Face aux nombreuses protestations – à travers lui, c’est la liberté de l’art qui est attaquée –, le tableau finit par reprendre sa place sur les cimaises du Salon.

 

Exhortation à l’Union, 1957,
huile sur toile, 100 x 145 cm.
Paris, collection particulière

En 1957, alors que les crises gouvernementales se succèdent, Harburger peint une Exhortation à l’Union

 

L’Art et l’Argent, 1962,
huile sur toile, 100 x 80 cm. Collection particulière.

Avec cette composition qu’il sous-titre Le peintre chasse les marchands du temple, Harburger dénonce le mercantilisme de l’art.

 

Défense écologique ou Les Rapaces, 1977
huile sur toile, 100 x 80 cm.
Paris, musée Carnavalet

Une femme nue, symbolisant la nature, se tient debout, une jambe appuyée sur un arbre couché, parmi un amas de vieilles maisons éventrées; à l’arrière-plan, se dressent des tours menaçantes; trois rapaces tournent autour de la jeune femme; l’un d’eux referme ses serres sur un plan de Paris, où le XIVe arrondissement, cher à Harburger, apparaît cerné de bleu.

La Leçon de peinture, 1966
Huile sur toile, 116 x 89 cm.

Paris, collection particulière.

Dans La Leçon de peinture, réalisée en 1966 dans l’optique des compositions civiques, l’artiste s’est représenté en bas à droite, en train de transmettre son ouvrage Le Langage de la peinture, écrit en 1963, à un jeune disciple.